Il y a des lieux qui tremblent en dedans de moi.
J’ai longtemps cru que marcher sur ces terrains instables m’amènerait à perdre l’équilibre.
C’était tout le contraire.
J’ai tout fait pour éviter de prendre ces chemins car ça fait horriblement peur de naviguer dans ces endroits fragiles en nous.
Et puis un jour, j’ai été confronté au fait que la route toute pavée de quelqu’un d’autre n’existait plus.
Tous les chemins qui s’imposaient et se dressaient devant moi, ceux qui m’appartenaient, étaient détruits, négligés et sombres.
Le refoulement de ma vérité a créé un espace chaotique en moi.
Cet empire englouti par l’oubli de qui je suis.
« Tu n’as plus le choix maintenant Reb, tu dois affronter cette noirceur et cette peur pour éclairer la voie vers ta vérité. »
Alors j’ai posé avec courage et vulnérabilité chaque brique, j’ai recouvert gracieusement et malhabilement chaque pavé.
J’y ai versé des milliers de larmes à la sueur de mon front, créant l’océan intérieur sur lequel j’ai surfé vers la prochaine rive.
Cette qualité de pleine présence et d’acceptation a construit tranquillement des ponts vers les îles désertiques et inexplorées de mon identité.
En eux, je me lie et je traverse chaque dualité, chaque contradiction.
Je me sens à la tête d’une cité bienveillante en émergence.
Je suis l’impératrice de mon bien-être.
J’honore chaque parcelle de cette reconstruction.
Tout a été construit et cimenté dans l’amour de moi.
J’incarne une souveraineté enracinée.
Le droit d’entrée dans ma cité ne s’offrira maintenant qu’aux privilégiés qui reconnaissent la valeur de ces lieux.
Nos cœurs, par la force d’être unis, trembleront sur les sols endurcis de nos fiertés et de nos fragilités.
